RECHERCHES et DOCUMENTS
bicentenaire Gioachino Rossini
une lettre inedite de Gioachino Rossini a Bucharest
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Dans la correspondence de Paolo Mercuri conservee a Bucarest, aux Archives de l'Etat, se trouve egalement une lettre de Gioachino Rossini. C'est une lettre occasionelle, qui temoigne d'une relation plus ancienne datant de la periode durant laquelle les deux Italiens vivaient a Paris. Pour decrire le contexte qu'impliquent ces quelques lignes inedites, il faut esquiser la personnalite du destinataire qui, a la difference de l'expediteur, est reste strictement circonscrite au monde disparu de la gravure de reproduction du siecle passe. Ne a Rome, en 1804, Mercuri a etudie a Ospizio di San Michele ou a commence son amitie avec le graveur Luigi Calamatta, liaison significative pour in configuration de sa personnalite artistique. A Ospizio di San Michele son professeur Francesco Giangiacomo. La vie artistique pauvre de Rome le determine a partir en 1830 a Paris, ou il retrouve Luigi Calamatta, dont la renommee avant deja ete consolidee par quelques pianches famenses d'apres Ingres. Ils partagent un atelier ou se retrouvent souvent Paul delaroches, Ary Scheffer, Ingres, Henriquel-Dupont, Franz Liszt Chopin et George Sand. Une image vivante de l'atelier nous est laissee dans la Gazette des Beaux-Arts par Charles Blanc, l'un des eleves occasionneis des deux graveurs : " une grande chambre a quatre croisees… (L'une etait occupee par Calamatta, l'autre par son ami et compatriote Mercuri, que venait d'illustrer l'admirable petite planche des Moissonneurs. La lumiere, tamisee par des chassis de papier de soie, tombait, ici, sur la planche de la Francoise de Rimini, que M. Calamatta menait de front avec le Vacu de Louis XIII et la Jaconde ; la sur la delicate estampe de la Sainte-Amelie, de Paul Delaroche, que Mercuri avait ebauchee, et qu'il abandonnee de temps a autre ) pour reprendre cette Jane Gray que la maison Goupil mit entin au jour en 1859) ". La carriere de Paolo Mercuri fut consolidee en France, surtout par les trois planches mentionnees par Charles Blanc, don't les chroniqueurs d'art de l'epoque ont fait l'eloge de la finesse du burin et intelligence de la transportation : Les moisseneurs dans les marais pandins d'apres Leopold Robert, Sainte-Amelie Reine de Hongrie, d'apres Paul Delaroche et la tres attendue Jane Gray, la seule gravure in-folio, d'apres la composition de grandes dimension du meme Paul Delaroche, qui est parne tard, san initiation tenant de la periode parisienne. A la fin de l'anne 1848 Mercuri revient a Rome en qualite de directeur de la Chalcographie Camerale, fonction qu'il gardera jusque vers la fin de sa vie. Son depart de Paris est lie a l'atmosphere agitee de la periode, agitation dont la motivation ne l'attirait point. Le rythme calme de son existence etait lese par tout reuversemenet, et ses options politiques etaient plutot en faveur d'un maintie d'une status-quo. A la difference du republicain Calamatta, Mercuri fuit la revolution et a la malchance de la vivre pleintement a Rome, durant les premiers mais de 1849. Le travail a Jane Gray se prolongera jusqu'en 1838, lorsque l'apparition de la planche a Paris n'obtiendra pas l'effet escompe par les editeurs a sa commande. Quant aux dernieres annes de sa carriere, nous ne possedons que des informations concernant quelques projets lies a la tentative de graver, a l'aide de certains collaborateurs, ses modeles d'apres L'Ecole d'Athenes, projets non realises. En 1884 il meurt a Bucharest, ou, malade, il avait passe ses dernieres annees, a cote de sa fille, mariee a un Roumain. Quelque tres sommaire, l'ouvre de Mercuri lui rapporta une renommee internationale. Membre des plus respectables academies d'art du monde, decore d'importants ordres italiens et francais, le Chavalier Paolo Mercuri a parcouru une existence artistique breve, qui lui a pourtant assure un nom notable dans l'academisme de la moitie du XIX-eme siecle. Son activite tellement affectee par les transformations du monde artistique de la fin de l'ancient siecle, est symptomatique pour toute une generation. Des artistes, serieux connaisseurs du metier, totalement devoues a la problematique de transposion, dans le langage difficile de la gravure, au burin, des artistes qui meme pour l'estampe originale parenurraient le cycle laborieux : etudes - projet - modello - gravure, ont brusquement cesse d'etre dans les graces du public et de la presse. Apres une periode d'eloges de la critique d'art, apres une autre periode, ou la meme critique, sur des positions conservatrices, profitait de leur solide carriere pour combattre les nouvelles tendances, ces " princes du burin " furent obliges d'abdiquer en faveur des aquafortites originaux et bohemes. Paolo Mercuri, de meme que Rossini, s'est retire de l'activite artistique Mais, a la difference du compositeur, qui a continue a coqueter de temps en temps avec la composition, sans aucune contrainte contractuelle, Mercuri est devenu un " fonctionnaire " dans son art. Les deux s'etaient connus a Paris, entre 1830-1836, lorsqu'ils frequentaient les milieux artistiques de la societe prospere de l'epoque de Louis Philippe. Quoique Mercuri sortit peu, etant donne que pendant toute la journee il travaillait au finissage de la gravure en acier Sainte-Amelie, sa correspondence prouve qu'il participait aux evenements culturels ou mondains de la vie parisienne. Apres la premiere de Wilhelm Tell, a Opera de Paris (1829), pour Rossini avait commence le long renoncement a la composition sous le masque d'un " sourinat et caustique " epicureisme (la caracterisation appartient a Heine). Parmi les personnalites auxquelles son existence fut intimement et significativement liee pendant les premiers sejours parisiens, le banquier Aguado, son veritable Mecene, vaut dans ce contexte une mention speciale. Il fut l'hote de Rossini pendant de longs intervalles a Paris ou dans sa maison de campagne. C'est dans cette maison que Rossini a cerrit les operas Le conte Ory et Wilhelm Tell. C'est a Aguado que le compositeur a decide Roulades et solfeges, en 1827, et c'est toujours grace a lui qu'il a compose Stabat Mater a la suite du vayage fait ensemble en Espagne. Aguado avait egalement une belle collection de tableaux, nourissant, tout comme Rossini, une authentique passion de connaisseur. La relation de Rossini avec Mercuri est doublee d'une supposee relation du graveur avec de collectionneur espagnol. Mais la lettre envoyee a Mercuri appartient a une autre periode. Elle date de 1851, lorsque Rossini avait definitivement quitte Bologne pour s'etablir a Florence, apres une serie d'incidents provoques par des evenments historiques. En 1848, oblige par les quelques preuves de sympathie qu'il avait manifestees vis-a-vis des mouvements d'emancipation nationale. Rossini quitte Bologne en hate, avec sa deuxieme femme, Olympe Pelissier. Il y a ensuite un interlude sombre qui culmine avec son retour en 1851, a Bologne, occupee de nouveau par les Autrichiens. La presence de l'armee autrichienne etait ressentie par toute la ville comme un defi. Rossini etait revenu a Bologne pour faire le tranfert de l'ensembel de sa propriete a Florence, ce qu'il reussit en 1851. Le depart est fixe pour le debut du mois de mai, et le general Nobili, le gouverneur autrichien, rend visite a Rossini pour faire ses adieux. A l'entrée du general, toutes les dames qui se trouvaient dans la maison du compositeur se retirent, en quittant Rossini dans un etat de choc. Quelques jours apres, le compositeur quitte definitivement Bologne don't il gardera pour toujours un mauvais souvenir. Apres cet incident, la sante de Rossini connaitra un declin directement proportionnel avec le decouragement et le pessimisme. Il cerit a Mercuri en octobre, quelques mois apres ces evenements. Il lui rappelle la connaissance faite a Paris et lui rappelle la connaissance faite a Paris et lui recommande un ami bolognais qui desirait vendre a Rome sa collection d'estampes. En peu de mots, Rossini s'avere un veritable connaisseur dans le domaine de la gravure. On sait, grace aux temoignages de ses contemporains, que son interior parisien, apres 1855, etait decore de gravures, celles d'apres Correge etant ses favorites, et, qu'au fond de l'appartement, il y a avait une chambre ou il conservait sa collection heteroclite d'oeuvres d'art. A sa mort, la plupart de ses tresors s'est revelee de petite valeur. L'un des exegetes (Azevedo) pretend meme qu'apres 1828, a Paris, Rossini s'est exerce dans la peinture. Parmi les 256 estampes de l'ami bolognais, Rossini signale a Mercuri l'estampe de Mauro Gandolfi S-ta Cecilia. On sollicite a Mercuri , en qualite de specialiste en gravure et surtout de Directeur de la Chalcographie, de mener discretement l'affaire, etant le plus en mesure de trouver une solution optimale. Au post-scriptum Rossini lui demande un exemplaire desa gravure en acier d'apres la Madonna de la collection Aguado. Il y a quelques reference sur cette Madone dans la correspondence parisienne de Mercuri, mais la planche n'a pas ete cataloguee dans le Dictionnaire de Beraldi. Il parait qu'en 1838 Mercuri ait eu une commande pour une Madone de Raphael, ce qui coincide avec la mention de la suite "Galerie Aguado-Principaux tableaux", Paris, 1839, dans l'inventaire du reste de la collection du graveur, dresse par son dernier heritier. La planche nous est inconnue, ce qui s'expliquerait par le fait qu'elle est parue a la suite d'un contrat qui excluait toute intervention d'une maison d'edition et elle fut probablement imprimee dans un tirage plus restreint, sans publicite. Rossini signe emphatiquement "Ex compositore di Musica". Quant a Mercuri, il avait renonce, lui aussi, a la creation. De ces deux gloires du siecle passe, seul Rossini est loue, la celebrite du graveur ne pouvant pas survivre dans les renversement fondamentaux du debut de l'epoque moderne. Anexe Pregiatissimo Sig Mercuri Se il tempo e la lontananza non mi hanno dal tutto cancellato dalla di lei mente, permetta ch'io venga a chiedere Consiglio e protezione; Un mio amico Bolognese trovasi possessore del Rame di Mauro Gandolfi Bolognese rappresentante la Sta Cecilia, unitamente a detto tra me possiede 256 stampe bellissime, parte in Carta della China, altre nostrana, avanti lettera, con lettera leggiera, a lettre chiuse etc, etc. Crede lei Prof. Mercuri vi fosse modo di esitare queste cose o unitamente o separatamente, a Roma, Laghegiando ben in teso con chi procurrasse l'esito di quest'opere che godo da noi alta stima? Se lei, tanto buono, tanto potente, tanto esimio volesse ocuparsi di questo negozio mi farebbe sommo dono in ogni modo dal suo riscontro potra regolare il mio amico per diligersi altrove de in Roma non si e modo di fare un discreto affare, in questo caso ella sara consigliarmi e trovera molta riconoscenza dal chi si prezia dirsi ognora. Suo Devmo Ob. Servitore
Gioachino Rossini P.S. Da voi incisa in acciaio quella Madonna di Rafaelo che possedeva a Parigi, Aguado! Io ne vorrei'un esemplare. Firenze, 8 Ott 1851 |
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